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Photo du rédacteur: Christian Paul ANDRÉChristian Paul ANDRÉ

N’ajoutons pas à crise des installations sanitaires un cataclysme institutionnel


Puisque le confinement me laisse le temps de répondre au réseau presque infini que constitue aujourd’hui mes amis anonymes de Facebook, je suis ce matin très marqué par la confusion qui règne dans les esprits de certains.

J’ai l’impression que ces amis de rencontre avec qui je conversais hier par hasard avant la pandémie au coin du comptoir en prenant un café ou un petit blanc ou ceux à qui je distribuais ma « publicité » électorale n’ont pas terminé la campagne des municipales, que les gilet jaunes défilent sur le net, que les revanchards de droite ou de gauche essayent de prendre, reprendre le pouvoir d’influence qu’ils ont perdu, mettant ainsi en danger l’unité nationale et la croyance en notre démocratie.

Chacun voulant convaincre que demain ne sera plus demain et que la terre sera une autre planète. Oui, la pandémie influencera demain nos choix. Pour autant, elle ne doit pas nous pousser à changer nos valeurs républicaines de confiance dans nos élus que nous portons depuis le siècle des lumières à moins de vouloir revenir aux ténèbres de l’absolutisme droitier.

La crise du Covid-19 est d’abord celle de la crise des installations sanitaires, c’est à dire l’insuffisance de nos moyens médicaux pour enrayer l’épidémie et pour sauver le plus de vie possible.

A ce titre l’alarme de Martin HIRSCH, le président de l’APHP, est clair, il ne peut anticiper donc décider qu’avec une visibilité sur trois jours. C’est cela l’action : faire avec les moyens qu’on a, prévoir à court terme de ce que l’on peut faire lorsqu’il n’y a pas assez de ressources pour prévoir l’avenir. Il est vain de penser « ils auraient dû faire cela », « je ferai cela », « il faut faire cela ». https://www.liberation.fr/direct/element/martin-hirsch-ap-hp-la-jai-une-visibilite-de-trois-jours_111225/

Je consulte chaque jour les statistiques des décès dans le Val de Marne.

On compte au 24 mars, avant-hier, 27 décès cumulés sur une population de 2 034 469 personnes, le taux de mortalité est donc de 1,4 pour 100 000 dans le Val de Marne. Personnellement, je ne prendrais pas de la Chloroquine par anticipation, sauf bien sur si j’étais à l’article de la mort. Chacun à son appréciation de son propre risque et je préfère attendre les résultats des évaluations en cours. Je fais confiance aux experts sans naïveté car un expert en remplace vite un autre. Puis-je faire autrement puisque je ne suis pas médecin mais seulement comptable ? https://geodes.santepubliquefrance.fr

Penser au passé sert peu à l’action immédiate, le retour d’expérience se fait lorsque le combat est terminé, penser au futur sans expertise ou sans connaissance approfondie du sujet ne fait qu’alarmer les esprits inutilement.

Cette crise des installations sanitaires, personne n’en porte la responsabilité ; ni ceux, qui décidant en , pensant bien faire en contrainte, ont diminué pour des raisons qui leur ont été argumentées et ont ainsi dans le passé réduit drastiquement les stocks de masques, gants, appareils respiratoires, capacité d’analyse des tests, ni ceux qui gèrent la crise dans cette situation en prenant aussi en conscience et sur avis d’experts les mesures que pour sauver le plus de vies possibles.

Là est bien le sujet : sauver des vies ! protéger le plus possible de citoyens de la mort ! C’est là la responsabilité des décideurs que nous avons élus, ne prenons pas leur place ! En sommes-nous capable ? https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-roselyne-bachelot-critiquee-pour-lachat-de-masques-en-2010-nest-pas-dans-la-rancoeur_fr_5e769e8ec5b6eab779497765

Nous sommes capables, chacun de notre domaine d’expertise et avec nos moyens, d’apporter notre contribution pour que tout se passe au mieux, pour que le pic des hospitalisations qui n’est pas encore atteint soit le moins haut possible et que les plus fragiles soient protégés pour leur donner plus de vie et limiter ainsi les décès.

C’est ainsi que la solidarité s’exprime à travers le travail des infirmier.es et de tout le corps hospitalier, des livreur.es, des caissier.es, des enseignant.es, des fonctionnaires impliqués, des associatifs et tous ceux que j’oublie. Tous ceux-là qui ne comptent pas leurs heures de travail et qui au front sauvent des vies, nourrissent la connaissance de nos enfants en envoyant des cours en les corrigeant et celle de nos étudiants par vidéoconférence, ceux qui nourrissent les plus démunis en livrant des denrées alimentaires.

La solidarité de tous ceux qui sont chez eux et s’engagent à l’action comme ils le peuvent car ce ne sont ni experts de la médecine, ni de l’enseignement et ceux qui soutiennent leur famille, leurs malades, leurs amis étrangers dans une situation pire que la nôtre. Tous ceux qui, organisent des collectes, font les courses, font des dons en nature ou en numéraire, tout ceux qui agissent pour que cette pandémie soit moins tragique pour notre pays et le monde.

Oui ! cette crise, comme l’a dit récemment Jacques ATTALI, aura des conséquences sur nos organisations. Oui ! cela changera notre vision de la mondialisation et de la sécurité de nos approvisionnements, des rapports entre les mieux payés et les moins payés. Oui ! cela changera notre vision de la solidarité que certains découvrent, les talents de notre jeunesse dont quelques-uns doutaient en pensant qu’un sans travail est un bon à rien. Oui ! cela changera notre vision de la politique, de la pol-éthique. Oui ! cela changera la vision de nos engagements et notre regard sur l’autre. https://www.franceculture.fr/economie/jacques-attali-face-a-un-grand-choc-il-faut-aller-a-lessentiel-etre-utile-aux-autres

Tout cela ce sera demain. Restons-chez-nous, sortons pour aider les autres si nous le pouvons. Réfléchissons en silence à ce que nous voulons pour demain. Nous en avons le temps et l’opportunité de le faire maintenant si la pandémie ne nous frappe pas nous et nos familles. Demain, il sera temps de dire ce que nous voulons et de demander aux politiques de descendre dans les arènes du peuple autour de « débats-téléréalité ». Gageons que les citoyens seront invités à débattre en face à face. Pol-éthique ?

Aujourd’hui je me contente de mes petites actions : ce sont mes petits ruisseaux, pour un grand fleuve : « la solidarité ». Je pense avec humilité, sans haine, avec plus de tolérance, sans naïveté. Je relis Diderot et Voltaire, Tocqueville et Schopenhauer pour m’éviter de me faire piéger par des postures trop politiciennes pour être utiles aujourd’hui.

Photo du rédacteur: Christian Paul ANDRÉChristian Paul ANDRÉ

Le Codiv-19 nous occupe tous pas l’Affaire !

Chacun de nous se suspecte à la moindre toux, la moindre douleur au dos provoqué par le temps trop long devant nos écrans , le mal de tête d’un confinement sans aération, l’inquiétude d’une sortie pour faire des courses nous envahit, le croisement de l’autre en inquiète certains, le restez-chez-vous est nécessaire et on comprend leur inquiétude. Chacun de nous après avoir pris sa température du matin avec sa famille prend celle de l’internet.

Ça chauffe pour nous à cause de l’Affaire penserez-vous ?

Non, ça chauffe pour ceux qui sont aujourd’hui atteint et surtout pour ceux qui sont au front : nos infirmier.es, nos docteur.es, tout le corps hospitalier aide-soignant.es, agent.es de services et tous les hospitalier.es qu’on ne peut pas nommer tant la liste est longue.

Ça chauffe aussi pour nos commerçant.es alimentaires, nos livreur.es, nos caissier.res, nos producteurs ceux qui sont dans l’obligation de travailler, notre police, nos employé.es municipaux, nos fonctionnaires de terrain, nos militaires enfin les bénévoles qui répondent au besoin des plus démuni.es SDF, ROM, sans papier, travailleur.es au noir sans papier, hommes et femmes seules, personnes âgées, handicapé.es et tous ceux que j’oublie dans cette liste des solidaires et naturellement tous les malades. Encourageons-les, Remercions-les de ce qu’ils font pour nous

Ce soir comme à l’habitude j’applaudis de mon jardin de la rue des Champs Corbilly dans le Charentonneau. Nous étions deux ou trois avant-hier, une petite dizaine ce soir et demain nous serons encore plus. J’y vais à me faire rougir les mains, hurle seul, je tape sur ma casserole avec ma cuillère de bois. Cela me fait du bien, je me libère de ma peur. Je veux qu’ils m’entendent ceux de l’hôpital MONDOR pour le dire que je les écoute, les admire et mon grand merci.

J’attends nos masques, nos gants, nos protections vestimentaires, les tests pour aller les rejoindre. On ne part pas en guerre la fleur au fusil. Ne nous illusionnons pas si le virus poursuit sa diabolique progression, nous irons au confinement total. Il faudra alors dans chaque quartier, dans chaque rue, dans chaque bloc d’immeuble des bénévoles capables de faire le relais pour distribuer les nourritures, contrôler l’épidémie. Le Président de Carrefour a eu raison de dire hier due A2 que la crise sanitaire ne doit pas devenir une crise alimentaire et que la distribution de vivres est un service public dans cette période de crise sanitaire.

Ne nous affolons pas mais anticipons sur des bons choix : restez chez vous ! et respectez les quatre règles diffusées.

Anticipez ! C’est ce que je demande ce soir à tous nos élus de la République.

Quant à l’Affaire qui résonne de ses bombinettes, j’ai mes valeurs, mes convictions qui sont celles de la solidarité et de la tolérance, l’Affaire ne m’atteint pas.

Je pense à toi Sylvie, à tous mes ami.es de campagne touché.es par l’ennemi viral le vrai et celui de l’internet et à tous ceux qui sont malades. Je souhaite à tous un prompt rétablissement.

Christian

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CONTE de NOËL

Le Vieux Corbeau

Ce matin de Noël est encore givrée par une nuit plus froide que d’habitude. L’arbre centenaire qui se dresse en face de chez moi, enlacé de lierres dévoreurs, prend plaisir à réchauffer ses branches encore libres des beaux rayons de soleil qui pointent sur sa cime. Sa ramure pelée par la fin de l’automne laisse encore pendantes quelques masses desséchées qui marquent les victoires de sa gloire estivale lorsqu’il était feuillu de vert et d’orgueil.

Le temps est clair. Je prends plaisir dans mon jardin à partager avec lui cette fraîcheur matinale qui s’évanouit peu à peu et ravive mes poumons. En ce matin calme et reposant à Maisons-Alfort, la brillance du jour m’emporte presque au pays du Père Noël.

Le babillement des corneilles suivi d’un long croaillement me poussent à l’attention. Pas loin, posées sur l’arbre-ancêtre, de jeunes effrontées virevoltent de branche en branche autour d’un vieux et gras corbeau. Ces jeunes corneilles, apprêtées de leur parure frivole blanche et noire, donnent à l’arbre un air de fête. Elles sautent de ramille en ramille autour du corbeau patriarche, se trémoussent, graillent des histoires entre elles dans un jeu de séduction qui ne semblent plus émouvoir notre Gargantua. L’une sautille, l’autre sautille encore plus haut, l’une virevolte, l’autre tournaille plus prés du seigneur immobile qui ne dit mot sauf un dans un lourd croassement qui semble dire : « laissez-moi tranquille, je me réchauffe ». Les demoiselles n’en font rien et le spectacle continue : celui de la séduction des plumes, queues frétillantes, sifflets joyeux. Celle-là se pose sur la plus haute branche qui vacille sous son poids, elle prouve qu’elle n’a pas peur. Deux sœurs conversent entre elles, choix difficile et sacrificiel. La plus timide se contente de regarder les autres bondissant calmement sur les espaces les plus proches. Celle-ci, ose tout, se dandine et s’approche de près avec grâce. Rien n’y fait.

Voilà, cette fantaisie de Noël est terminée. Les demoiselles déçues quittent l’impertinent. Le corbeau se retrouve seul sans savoir ni comment ? ni pourquoi ? Il n’a pas su choisir : son âge ? sa taille ? son envie ? la plus belle ? Trop tôt ? Trop tard ? le Soleil ?

J’ai demandé au corbeau, il ne m’a pas répondu.

Peut-être aurez-vous la réponse ?

Ma réponse : Tout simplement parce que c’était des pies et qu’en ce matin de Noël « je baillais aux corneilles » avec intérêt.

 

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